Du début de la colonisation du Saguenay jusqu’à la finalisation des routes carrossables dans les premières décennies du XXe siècle, l’essentiel du transport des personnes et des marchandises se fait par bateau dans la région.

Le Saguenay étant une rivière plutôt difficile à naviguer, à cause de ses grandes fluctuations en matière de conditions maritimes, les marins utilisent couramment à l’époque le havre naturel que constitue l’Anse-Saint-Étienne. Avec un mouillage profond protégé des vents du nord-ouest, c’était même l’un des plus appréciés. Cette configuration stratégique aura été déterminante dans l’établissement du village industriel de Saint-Étienne à la fin du XIXe siècle.

Les amateurs de pêche le savent bien, en plus d’être un magnifique havre pour la navigation, l’Anse-Saint-Étienne est également un lieu prisé pour taquiner la truite de mer. Au moment de l’arrivée des colons, les amérindiens la fréquentent depuis des temps immémoriaux à cette fin. En juin 1827, on indique que le fermier des postes – terme de l’Ancien régime français désignant le responsable du service des postes – de Tadoussac y fait tendre une pêche à saumon. Pan méconnu de l’histoire locale, une petite colonie de pêcheurs s’y serait même installée de façon permanente bien avant l’établissement du village de Saint-Étienne-du-Saguenay. En effet, on signale en 1880 la présence sur place de « quelques familles de pêcheurs ».

Cette mystérieuse proto-colonie sera très rapidement supplantée par le village de compagnie des Price, qui connait un essor phénoménal à la fin du XIXe siècle. Mais c’est une autre histoire qui sera racontée une autre fois…

Cette chronique fait partie d’une série publiée dans le cadre du 30e anniversaire du Village-Vacances Petit-Saguenay. Pour en connaitre davantage sur l’histoire de l’Anse-Saint-Étienne et du Village-Vacances, consultez la page histoire de ce site!